LE STREETSTEPPER : OUTIL DE “REATHLETISATION”
Le streetstepper est un outil d’entraînement très intéressant pour la course à pied et notamment pour l’activité Trail (cf. article F. Vercruyssen, septembre 2013, www.streetstepper.fr). Cet outil présente effectivement l’avantage de reproduire des…
Le streetstepper est un outil d’entraînement très intéressant pour la course à pied et notamment pour l’activité Trail (cf. article F. Vercruyssen, septembre 2013, www.streetstepper.fr). Cet outil présente effectivement l’avantage de reproduire des modalités de contraction musculaire intenses de type concentrique (i.e. production d’un niveau de force à partir du raccourcissement des fibres musculaires) qui sont fortement dominantes en Trail lors des parties ascendantes. Le streetstepper qui est très souvent utilisé dans le contexte de l’entraînement en phase de développement ou en phase de récupération post-compétition, constitue potentiellement un ergomètre dynamique de réhabilitation lorsque le système musculo-squelettique est sévèrement endommagé.
La blessure ou l’accident sportif sont des épisodes physiologiques et psychologiques très difficiles pour l’athlète, nécessitant une réorganisation plus ou moins longue des modalités d’entrâinement. Les blessures classiques du coureur à pied, de route et de nature, relèvent le plus souvent de la tendinopathie (e.g. inflammation du tendon d’achille), de dommages articulaires (e.g. cheville, genou, hanche) ou dans certains cas extrêmes, de fractures accidentelles sur les lieux de la pratique (e.g. contexte nature en Trail). La plupart de ces blessures sont à traiter sérieusement en évitant la production d’impact au sol qui génère des ondes de choc intenses au niveau du squelette des membres inférieurs et notamment sur les parties qui ont été endommagées par la pratique de la course à pied. Le streetstepper a tout son intérêt dans ce contexte de réhabilitation, permettant à l’athlète de produire des contractions musculaires au niveau des quadriceps, ischio-jambiers et mollets sans interaction avec le sol. Par conséquent, les forces de réaction verticales au sol qui sont transmises au niveau du pied (comme premier réceptacle du squelette) lors de l’impact sont ainsi fortement réduites, voires éliminées avec le mouvement du streetstepper. Ayant eu une double fracture tibia-péroné occasionnée en sport nature et débouchant inévitablement sur une fonte musculaire considérable, j’ai utilisé le streetstepper dès que le mouvement avec la jambe a été possible. Ce support dynamique m’a permis d’une part, de solliciter à nouveau le système musculo-squelettique avec un niveau d’impact au sol inexistant et d’autre part, induire de nouvelles adaptations cardio-respiratoires (sollicitant des niveaux de fréquence cardiaque élevées, comme en course à pied).
Par ailleurs, le tendon d’achille et la chaîne musculaire postérieure (e.g. mollets) ont pu être sollicités de manière efficace en accentuant la pose de pied sur l’avant des plates-formes du streetstepper (créant ainsi des flexions plantaires de cheville). Les séances de streetstepper permettent dans un cadre de réhabilitation de maintenir ou développer à nouveau les groupes musculaires qui ont été affectés par un accident ou une blessure n’autorisant que partiellement l’interaction avec le sol. En dehors des ses atouts pour l’optimisation de l’entraînement, le streetstepper constitue un outil de “réathlétisation” pertinent et adapté pour de nombreuses blessures de jambe contractées dans diverses activités sportives. Amis sportifs, la blessure étant notre ennemi, le streetstepper est le support permettant de retrouver rapidement le sourire et de produire les goutelettes de sueur qui nous ont tant manquées lors du repos forcé !
Dr. Fabrice Vercruyssen
Maître de conférences en Sciences de la Vie
Laboratory of Human Motricity, Education Sport and Health – LAHMESS
Exercise & Sport Science Faculty – UNIVERSITE DE TOULON – UFR STAPS